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Eglise Catolique et Nzisme #3

Tout au long des incessantes négociations entre l'Église allemande et le pouvoir, la position de l'Église peut se formuler ainsi : « Les dirigeants des associations catholiques servent le peuple allemand et la patrie avec courage, abnégation et fidélité, ils refusent toute conduite subversive, s'abstiennent de toute activité politique, se montrent résolus à repousser les avances que pourraient tenter les communistes. Les catholiques ne fomentent pas de révoltes et n'offrent pas de résistance violente » [20]

Toutes les restrictions imposées par les nazis aux associations catholiques et les violations du concordat étaient un motif de conflit entre les autorités du troisième Reich et l'Église, et d'une façon générale, les évêques auraient été plus enclins au compromis que Mgr Pacelli[réf. nécessaire], secrétaire d'État, c'est-à-dire chef de la diplomatie du Vatican et signataire du concordat de 1933. Pour ce dernier, le concordat est un traité entre l'Allemagne et l'Église catholique qu'il convient de faire respecter avec fermeté. Une autre source de conflit entre l'Église et les nazis est de nature doctrinale : des évêques allemands s'étaient plus à voir dans le chancelier Hitler un homme de dialogue et dans Rosenberg un idéologue que l'on pouvait espérer marginaliser. Rosenberg avait publié en 1930 Le Mythe du vingtième siècle qui donnait des bases théoriques à l'idéologie raciste nazie et développait des idées néo-paganistes et ne concevait la religion que comme devant être fondée sur le sang et la race.

Le 20 janvier 1934, Rosenberg est nommé représentant du Führer, chargé de superviser la vie spirituelle et idéologique du parti national-socialiste. Tout en prétendant ne pas critiquer l'État, mais simplement le néopaganisme de certains dirigeants du Parti, les évêques allemands répliquent aux thèses de Rosenberg, d'abord dans une lettre pastorale de juin 1934, mais la Gestapo confisque les invendus et en interdit la publication dans la presse sous prétexte qu'elle est de nature à troubler l'ordre public, ensuite, dans un supplément de la gazette diocésaine d'octobre de Münster, le diocèse de Mgr von Galen qui, dans la préface, recommande explicitement cet ouvrage au clergé. Les auteurs de ce supplément intitulé Studien zum Mythus des 20.Jahrhunderts restent dans l'anonymat, mais soumettent le livre de Rosenberg à une critique érudite et sévère. Des extraits des Studien sont également publiés dans la gazette diocésaine du cardinal Schulte, à Cologne. La brochure, en tirant à 100 000 exemplaires peut toucher un vaste public. Dans les mois qui suivent, le débat se poursuit de diverses façons: lettres pastorale, lettre à Hitler, mise à l'index des ouvrages de Rosenberg.

En guise de compromis, pour enrayer une possible défection des catholiques, la Gestapo interdit des réunions du mouvement néo-païen de Ludendorf, marginal vis-à-vis du NSDAP, mais les doctrines de Rosenberg continuent d'être propagées à une grande échelle et en outre, le régime intensifie ses attaques contre les ordres religieux en ordonnant des poursuites pour perversions sexuelles. Simultanément, les parents catholiques font l'objet de pressions considérables pour ne plus envoyer leurs enfants dans les écoles confessionnelles, ce qui entraîne la liquidation de la plupart d'entre elles.

En 1935, le théologien Erik Peterson, récemment converti au catholicisme, publie l'étude « Le monothéisme comme problème politique », dans laquelle il s'oppose à la théologie politique de Carl Schmitt, devenu à cette époque le principal porte-parole d'une sorte de nazisme théologique[21].

Mit Brennender Sorge[modifier |

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Article détaillé : Mit brennender Sorge.

Texte de l'encyclique Mit brennender Sorge, publié le 17 mars 1937 par Ludwig Sebastian, évêque de Spire.

C'est dans ce contexte qu'est élaborée par le cardinal Pacelli et plusieurs évêques allemands l'encyclique, Mit brennender Sorge. Au printemps 1937, elle est signée par le pape Pie XI, introduite clandestinement en Allemagne, imprimée secrètement, distribuée par messagers, et finalement lue en chaire le 21 mars, dimanche des Rameaux, dans toutes les églises du Reich.

La croyance en un Dieu national, le rejet de l'Ancien Testament et l'établissement d'une église nationale sont désignés comme des erreurs, le Dieu chrétien ne peut pas être emprisonné « dans les frontières d'un peuple particulier, dans les origines d'une race particulière ». Le texte condamne essentiellement le néo-paganisme, le mythe du "Sang et de la Race", le culte du chef et le déni de liberté religieuse. Écrire que les lois humaines contraires à la loi naturelle ne sont pas « obligatoires en conscience » a évidemment été considéré comme une attaque contre le régime, mais le totalitarisme politique et social n'est pas explicitement condamné. Mgr Pacelli s'en expliquera plus tard avec le gouvernement allemand : « Le Saint-Siège entretient des rapports amicaux, corrects ou au moins passables avec des États possédant diverses formes et orientations constitutionnelles... En ce qui concerne l'Allemagne, il est constamment demeuré fidèle à ce principe et entend continuer à l'être » [22]

Pie XI souligne que " Nous ne souhaitions, ni Nous rendre coupable, par un silence inopportun, de n'avoir point clarifié la situation, ni endurcir par une excessive sévérité le cœur de ceux qui sont placés sous Notre responsabilité pastorale, bien qu'actuellement, ils s'éloignent de nous..." C'est qu'effectivement, la propagande anticatholique menée par les nazis obtient des résultats. Les défections, si elles ne sont pas catastrophiques sont quand même substantielles.

En avril 1938, La Sacrée congrégation des séminaires et universités publie à la demande de Pie XI un Syllabus condamnant les théories racistes qui est adressé aux établissements catholiques du monde entier[23]. Philippe Chenaux qui fait référence au syllabus ne précise pas comment il a été diffusé en Allemagne[24]

Catholiques ayant abandonné l'Église et y étant revenus [25]

 

Années

 

Abandons

 

Retours

1933

31 987

13 407

1934

27 376

9 872

1935

3 347

6 569

1936

46 687

5 039

1937

108 054

3 897

1938

88 715

3 811

1939

88 335

3 596

1940

51 799

3 196

1941

52 560

2 932

1942

38 367

3 580

Avant et pendant la guerre[modifier |

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Relativement fermes sur le plan doctrinal, et soutenus en cela par le pape, les catholiques allemands prennent le risque d'un affrontement avec le pouvoir, mais d'un autre côté, ils revendiquent un patriotisme sans faille, et en tant qu'Allemands, se montrent vis-à-vis du même pouvoir comme les plus loyaux des sujets. Les évêques approuvent pratiquement toutes les actions d'Hitler en matière de politique étrangère: Non seulement les évêques applaudissent la remilitarisation de la Rhénanie, mais dans une lettre pastorale collective le 19 août 1936, ils approuvent l'intervention de l'Allemagne dans la guerre d'Espagne « Puisse notre Führer, avec l'aide de Dieu, mener à bien cette entreprise terriblement ardue... ». Ils acceptent, et certains, joyeusement, de faire sonner les cloches le 10 avril 1938 pour célébrer l'Anschluss qui regroupe à l'intérieur du Reich les Autrichiens en majorité catholiques. L'évêque autrichien Theodor Innitzer est allé tellement loin dans son soutien à l'Anschluss, qu'il est convoqué à Rome pour y être réprimandé et signer une mise au point.

Le 1er octobre 1938, conformément aux accords de Munich, les troupes allemandes pénètrent en Tchécoslovaquie et occupent le territoire des Sudètes. Ce même jour, sur proposition du Cardinal Faulhaber, au nom de tous les cardinaux allemands, le Cardinal Bertram envoie un télégramme de félicitations à Hitler : « Le haut-fait d'avoir sauvegardé la paix internationale incite l'épiscopat allemand... à offrir respectueusement ses félicitations et ses remerciements, et à ordonner un carillon de fête pour ce dimanche. ».

Le patriotisme des catholiques allemands ne faiblit pas tout au long de la guerre de 1939-1945. Juste après le début des hostilités, en septembre 1939, une lettre pastorale invite les catholiques allemands à faire leur devoir de soldats :

« Nous exhortons les catholiques à faire leur devoir de soldats et à tout sacrifier d'eux-mêmes, en obéissance au Führer. Nous faisons appel aux fidèles pour qu'ils prient ardemment la divine Providence afin qu'elle conduise la patrie et le peuple à un bienheureux succès et à la paix. » [26]

Le 30 septembre, les évêques obéissent à l'injonction du ministre des Affaires Ecclésiastiques de faire sonner les cloches pendant sept jours pour célébrer la victoire sur la Pologne. Au même moment Radio Vatican et l'Osservatore Romano diffusent dans le monde entier des informations sur les atrocités commises par les Allemands en Pologne[27]. Quelques mois plus tard, en juin 1940, les cloches carillonnent à nouveau pendant une semaine pour fêter la victoire sur la France.

À la fin de l'année, le ministère de la Propagande fait savoir à l'épiscopat allemand que l'État compte sur un soutien plus enthousiaste de la part des ecclésiastiques. Pendant les mois qui suivent, certains évêques ne se contentent plus de demander à prier « pour une victoire profitable à l'Allemagne », mais « pour la victoire de l'Allemagne ».

Après l'invasion de l'URSS, en juin 1941, l'épiscopat se fait de nouveau rappeler à l'ordre par Kerrle, ministre de Affaires ecclésiastiques, qui s'attendait un soutien plus énergique à la « lutte contre le bolchevisme ». La lettre pastorale collective des évêques allemands réunis à Fulda, lue dans toutes les églises du Reich, le 26 juin 1941 qui prône la désobéissance civile :

«  Jamais, en aucune circonstance, un homme ne peut, sauf en cas de guerre ou de légitime défense, mettre à mort une personne innocente. »

provoque la fureur des autorités [28]. Cette lettre est suivie des deux semons de l’évêque de Munster Mgr von Galen du 6 juillet et du 3 août contre la politique eugéniste du pouvoir[29]. Cependant le même Mgr Galen exprime à plusieurs reprises son espoir en une victoire allemande[30].

En 1942, Adolf Hitler déclare :

« Si, à Poitiers, Charles Martel avait été battu, le monde aurait changé de face. Puisque le monde était déjà condamné à l'influence judaïque (et à son sous-produit le christianisme, une chose si insipide), il aurait mieux valu que l'islam triomphe. Cette religion récompense l'héroïsme, promet au guerrier les joies du septième ciel. Animé d'un esprit semblable, les Germains auraient conquis le monde. Ils en ont été empêchés par le christianisme»[31].

À partir de 1943, de nombreux fonctionnaires allemands consignent dans leurs rapports la tiédeur de l'Église et se plaignent que l'Église ne prie plus pour la victoire, mais seulement pour une paix prochaine[32]. La tiédeur de l'Église allemande vis-à-vis de l'effort de guerre nazi n'empêche pas Mgr Jäger, évêque de

Paderborn

 

de demander à ses fidèles de contribuer à la lutte engagée contre les deux grands ennemis de l'Allemagne, Le libéralisme et l'individualisme d'une part, le collectivisme d'autre part.

La question des aumôniers militaires avait été une pierre d'achoppement au moment de la signature du concordat de 1933. Les nazis étaient a priori peu favorables à la présence de l'Église dans l'armée, et l'Église entendait bien que les aumôniers conservent une indépendance vis-à-vis de la hiérarchie militaire. À l'approche de la guerre, les nazis se montrent plus conciliants. En novembre 1936, au cours d'un entretien, Hitler avait déclare au cardinal von Faulhaber : « Un homme n'existe pas s'il ne croit pas en Dieu. Un soldat qui subit un bombardement intense pendant quatre jour a besoin de croire en Dieu » [33]. Ce n'est qu'en février 1938 qu'intervient la nomination d'un Aumônier général de l'armée qui doit, selon le concordat, faire l'objet d'un accord mutuel. À leur corps défendant, les évêques ont dû accepter le nom de Franz Josef Rarkowski et lui donner rang d'évêque. Rarkowski faisait déjà fonction de chef de l'aumônerie militaire depuis 1929 et il affichait des opinions très proches de celles des nazis. Les évêques le considéraient comme un arriviste d'un niveau intellectuel inférieur au leur[34]. Pendant toute la durée de la guerre, la loyauté de Rarkowski au Führer sera sans faille.

Lors de son incorporation, tout soldat doit prononcer un serment d'allégeance à Hitler : « Je jure solennellement devant Dieu d'obéir inconditionnellement au Führer du Reich et du peuple allemand Adolf Hitler ». Selon la doctrine catholique, que soutenaient les évêques, un serment ne peut pas justifier ce qui est par ailleurs moralement condamnable, et un chrétien se trouve délié de son serment si ce dernier entre en conflit avec ce qui est dû à Dieu. Dans ses lettres pastorales, Rarkowski maintient une position toute différente selon laquelle le soldat catholique est tenu par son serment. Dans une de ces lettres, Rarkowski admet que la lutte contre l'Untermenschen (sous-homme) bolchevique soumet l'âme du soldat allemand à de sévères épreuves, et demande aux combattants de se préserver de toute perversion et de toute dégradation. Ces restrictions mentales n'ont pas cours lors des offices divins célébrés dans les camps militaires où la soumission au Führer est considérée comme un devoir sacré[35].

Dans tout le Reich allemand, seuls sept catholiques refusent de servir militairement leur pays[36]. Six sont exécutés et le septième est déclaré fou. Parmi les six exécutés, il y a un prêtre, Franz Reinisch[37]. L'aumônier de la prison lui refuse la communion sous le prétexte qu'il a violé son devoir de chrétien en refusant de prêter le serment d'allégeance à Hitler[38].

La question de l'eugénisme[modifier |

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Une politique eugénique a été prônée par les nazis dès les années 1920 :

« Si chaque année, l'Allemagne avait un million d'enfants et en éliminait sept ou huit cent mille parmi les plus faibles, le résultat final serait probablement un accroissement de notre force nationale » [39]

L'eugénisme mis en œuvre par les nazis est un
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