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Eglise Catholique d'Allemagne face au nazisme #1


Église catholique d'Allemagne face au nazisme

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L'Église catholique d'Allemagne et le nazisme traite des relations entre l'Église catholique allemande - notamment le clergé - et le pouvoir nazi depuis la période qui précède l'arrivée au pouvoir du Parti national-socialiste des travailleurs allemands en janvier 1933 jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, en mai 1945.

 

Sommaire

Sous la république de Weimar[modifier |

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Jusqu'en 1930, la hiérarchie épiscopale s'exprime peu sur le mouvement nazi en expansion. Peu à peu, la contagion des esprits par le néo-paganisme nazi et les succès électoraux du NSDAP à partir de 1930 font apparaître l'urgence du danger aux yeux des catholiques.

Les évêques, par la voix de la Conférence Épiscopale de Fulda, sont alors amenés à prendre officiellement position en déclarant qu'on ne peut être à la fois catholique et nazi (1931).

L'illusion national-socialiste[modifier |

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Arrivé au pouvoir en janvier 1933, Hitler signe dès le 20 juillet un concordat définissant les relations de l'état allemand avec l'Église catholique ce que l'ancien nonce apostolique à Berlin et futur Pie XII n'avait pu obtenir de la part de la République de Weimar, entraînant l'illusion chez beaucoup de catholiques d'un respect des nazis pour les institutions catholiques.

Dès lors, l'attitude de l'Église catholique sera un mélange d'accommodement, de tentatives d'intégration à l'intérieur du système nazi d'une part (levée de l'interdiction faite en 1931 aux catholiques d'appartenir au parti nazi en 1934), et de résistances aux empiètements du pouvoir qui violaient le concordat, d'autre part.

En effet, pour le chancelier Hitler, le concordat doit être un moyen de neutraliser l'Église catholique.

La condamnation[modifier |

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Le concordat, signé « en dépit de nombreuses et graves considérations » afin d'« épargner à Nos fidèles fils et filles d'Allemagne, dans la mesure des possibilités humaines, les angoisses et les souffrances que dans l'autre hypothèse les circonstances du temps faisaient prévoir avec pleine certitude » et afin de ne pas refuser de « tendre la main pacifique et maternelle de l'Église à quiconque ne la repousse pas » (introduction de l'encyclique Mit brennender Sorge condamnant l'attitude du gouvernement nazi et son idéologie), devient vite une pomme de discorde entre le Troisième Reich, le Vatican et la hiérarchie ecclésiastique allemande.

En moins de quatre ans, les évêques allemands enverront 55 protestations au chancelier (devenu président en 1935).

L'incompatibilité de la doctrine nazie avec celle de l'Église est au cœur de l'encyclique Mit brennender Sorge rédigée pour le pape Pie XI en 1937 par Eugenio Pacelli, futur Pie XII et ancien nonce en Bavière. Il s'agit du premier texte condamnant officiellement l'idéologie nationale-socialiste écrit par un chef religieux.

Écrite en allemand (et non en latin comme le veut l'usage), introduite clandestinement en Allemagne, elle est lue en chaire par tous les curés d'Allemagne le 21 mars à l'occasion du Dimanche des rameaux.

À la suite de sa lecture publique dans les églises, 1 100 prêtres sont arrêtés.

Face aux persécutions puis à la déportation et à l'extermination des Juifs, l'Église d'Allemagne intervient en faveur des Juifs convertis au christianisme ou mariés à des catholiques, mais reste pratiquement silencieuse publiquement concernant les Juifs non catholiques.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les catholiques allemands se montrent de bons patriotes.

Finalement, ce n'est qu'au sujet de l'eugénisme que l'Église catholique d'Allemagne parvient à faire reculer le pouvoir nazi. En tout, on dénombrera trois à quatre fois plus de prêtres catholiques envoyés en camp de concentration que de pasteurs protestants, alors que ces derniers étaient à l'époque trois fois plus nombreux que les prêtres[1].

Les catholiques dans l'Allemagne de 1930[modifier |

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Dans le courant des années 1870, un conflit, le Kulturkampf, avait opposé les catholiques au chancelier Otto von Bismarck qui présentait les catholiques comme un corps étranger à la nation allemande. À partir de 1880, le conflit s'était apaisé, mais les catholiques allemands, minoritaires dans un pays à majorité protestante, en ont gardé une sorte de complexe d'infériorité qui les pousse à prouver sans cesse qu'ils sont de bons et loyaux patriotes allemands.

Dans l'Allemagne de l'après-guerre, vaincue et humiliée, les catholiques et en particulier les mouvements de jeunesse participent à la montée du nationalisme et se plaisent à rêver d'un Empire allemand (Reich) dans lequel les principes chrétiens occuperaient une place importante[2].

Les catholiques sont 20 millions, concentrés en Bavière et en Rhénanie, minoritaires vis-à-vis des 40 millions de protestants. C'est une minorité que l'on peut qualifier d'active et de vigoureuse si l'on prend en compte ses 20 000 prêtres et ses 100 000 religieux (qui se comparent aux 16 000 pasteurs protestants), ainsi que ses organisations de masse comme la Ligue populaire des catholiques allemands (Volksverein für das Katholische Deutschland) qui regroupe 500 000 membres et 4 500 associations affiliées, ou encore ses mouvements de jeunesse (Jugend Deutschland) qui comptent 1 500 000 adhérents en 1933.

À cela, il faut ajouter une presse, des écoles confessionnelles, et un parti, le Zentrum, qui recueillait plus de 80 % des suffrages catholiques au moment du Kulturkampf, mais qui, sous la République de Weimar n'en recueille plus que 60 %. Cependant, une disposition héritée du Kulturkampf interdit aux ecclésiastiques, sous peine d'un emprisonnement pouvant aller jusqu'à deux ans, de prendre des positions politiques dans le cadre de leurs fonctions (donc notamment lors des sermons) : c'est le Kanzelparagraph, en vigueur depuis 1871.

Les catholiques allemands et la montée du nazisme[modifier |

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Au début des années 1920, les évêques allemands sont majoritairement conservateurs et monarchistes. En 1922, lors de l'ouverture d'un Congrès national de catholiques, le cardinal von Faulhaber, archevêque de Munich qualifie la révolution de novembre 1918 qui avait renversé la monarchie d'« acte de haute trahison ».

Tout au long des années 1920, une minorité de catholiques fait corps avec le parti national-socialiste (NSDAP) naissant. Ils sont attirés par l'anticommunisme, l'antilibéralisme, l'antiparlementarisme et l'antipacifisme du nouveau parti.

Aux prêtres engagés dans l'aventure hitlérienne, la hiérarchie conseille de se montrer prudents[3]. La hiérarchie épiscopale s'exprime peu sur le mouvement nazi en expansion. L'article 24 du programme du NSDAP demande « la liberté pour toutes les religions constituées dans la mesure où elles ne représentent pas un danger pour l'État… le Parti soutient le christianisme positif… » .

Interrogé par les journalistes catalans Eugenio Xammar et Josep Pla dans la journée du 8 novembre 1923 précédant le Putsch de la brasserie, Adolf Hitler fait grief à Gustav von Kahr d'être trop timide dans le domaine des mesures anti-juives et attribue cette attitude au catholicisme de von Kahr, à la position du Vatican et à la « conspiration catholico-juive »[4].

En 1930, dans Le Mythe du vingtième siècle, le théoricien nazi Alfred Rosenberg explique ce qu'il faut entendre par Christianisme positif: Il s'agit de créer une Église allemande, ancrée dans les forces issues du sang, de la race et du sol, fondée sur un Nouveau Testament expurgé de superstitions, et libérée de l’Ancien Testament. Les écrits et les discours d'Adolf Hitler lui-même se montrent modérés vis-à-vis du catholicisme, entretenant ainsi aux yeux des catholiques une vision du « bon führer » entouré de mauvais conseillers.

Aux élections de 1930, le NSDAP obtient, avec 18,5 % des voix, son premier succès électoral important. Le succès des nazis est plus faible dans les régions à majorité catholique. Il n'empêche, le parti nazi apparaît maintenant aux yeux des catholiques comme un rival du zentrum et les évêques sont amenés à prendre position contre le nazisme.

La conférence épiscopale de Fulda[modifier |

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En novembre 1930, l'évêque de Mayence Mgr Ludwig Maria Hugo apporte son soutien à l'un de ses prêtres qui avait expliqué à ses paroissiens qu'il était interdit d'appartenir au Parti nazi, mais le même mois, Mgr Schreiber, évêque de Berlin soutient la proposition inverse.

Le 5 mars 1931, une déclaration signée des six évêques de la province de Cologne assimile les erreurs du national-socialisme à celles de l'Action française (voir aussi Antijudaïsme dans la période contemporaine). Les évêques de Cologne ne soulèvent pas la question des conséquences pour un catholique d'adhérer au NSDAP[3]. Toujours en mars 1931, les trois évêques de la province de Paderborn déclarent inadmissible pour un catholique l'adhésion au parti nazi et les évêques de Haute-Rhénanie adoptent une position similaire.

Les évêques allemands avaient l'habitude de se réunir régulièrement dans la petite ville de Fulda. La conférence de Fulda d'août 1931 n'adopte pas un amendement qui propose d'étendre au parti nazi une directive de 1921 qui interdisait au catholique l'adhésion à des organisations qui poursuivaient des objectifs hostiles au christianisme : socialisme, franc-maçonnerie ou tout autre mouvement[3]. La conférence de Fulda d'août 1931 adopte le texte suivant qui prend position contre le nazisme[3]:

« La lutte contre l'extrémisme, c'est-à-dire aussi bien contre l'extrémisme nationaliste que contre le socialisme et le communisme, doit être menée avec les données de la foi… » [5]

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